Augmentation salaire obligatoire 2022

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Publié le 07/09/2022 à 06:00, Mis à jour le 07/09/2022 à 10:43

Les tensions sur le marché de l’emploi entraînent des ajustements de salaires à la hausse
pour plus de 84% des entreprises en 2022. Natee Meepian - stock.adobe.com

INFO LE FIGARO - En raison de l’inflation, les entreprises ont revu à la hausse leurs prévisions de rémunération dès cette année.

Temps fort du dialogue social dans les entreprises, la négociation annuelle obligatoire (NAO) - réglementaire dans celles de plus de 50 salariés, et cadre des discussions sur les rémunérations - ne se concentre plus cette année sur une seule période, comme traditionnellement.

La hausse continue de l’inflation, dans le contexte de crise en Ukraine, ont conduit plus de la moitié des sociétés à mener trois négociations au cours du premier semestre, alors qu’elles n’avaient pas prévu de clause de revoyure, selon une étude menée par le cabinet Alixio auprès d’une centaine de grandes entreprises. Seules 16 % des structures sondées sont restées cantonnées à une seule négociation.

À lire aussiLes salaires des cadres progressent encore lentement

«Initialement, les entreprises ont négocié sur la base du contexte de 2021. Mais avec une inflation grimpant à 7 %, elles ont dû prendre en compte ce phénomène macroéconomique inattendu, et lâcher du lest», constate Philippe Vivien, vice-président du groupe Alixio. Alors que le budget d’augmentation était prévu à 2,5 %…

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Le Figaro

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En termes de rémunérations et de promotions professionnelles, l'employeur dispose d'une grande liberté de choix. Il n'est en aucun cas tenu d'augmenter le salaire de ses employés. Chacun doit alors préparer ses meilleurs arguments pour négocier une revalorisation de sa rémunération. Cependant, l'employeur doit respecter certains principes d'égalité professionnelle. Il est aussi tenu de suivre les grilles des minimas sociaux, fixées par la loi ou par la convention collective de l'entreprise.

L'augmentation de salaire est-elle obligatoire?

Un employeur n'est nullement dans l'obligation d'augmenter le salaire de ses employés, même en cas de changement de poste ou pour des raisons liées à l'ancienneté. On assiste donc à des différences flagrantes en termes de rémunération, selon les entreprises ou les secteurs d'activité. Dans certains cas, un employé peut travailler une dizaine d'années sans aucune revalorisation de sa rémunération. Il ne lui reste comme solution que la concertation individuelle ou collective. Changer d'emploi est le dernier recours, face à un manque de considération de son employeur. Malgré tout, ce dernier reste tenu d'obéir à certaines conditions légales.

Les obligations légales de l'employeur

Le respect des minimas sociaux: l'employeur est dans l'obligation de payer ses employés au minimum au Smic. Il doit revaloriser la rémunération de ses salariés à chaque augmentation du salaire minimum, en général tous les ans. Au-delà du respect du montant du smic, il est tenu de respecter les accords prévus par la convention collective de l'entreprise. Ceux-ci prévoient parfois un salaire minimum plus important que le smic.

L'alignement sur les règles professionnelles fixées par la convention collective de l'entreprise: certaines conditions en termes de rémunération sont établies dès l'embauche par convention professionnelle. Elles sont parfois spécifiées directement dans le contrat de travail. Il peut s'agir d'une revalorisation salariale prévue au bout d'un certain nombre d'années ou d’une augmentation en cas de changement de statut ou poste. L'employeur doit respecter ces mesures et ne peut dévaloriser financièrement un employé par rapport à un autre, s'il s'agit d'un avantage fixé par la convention collective de l'entreprise.

Le principe d'égalité salariale: Si l'employeur est libre de fixer le salaire qu'il veut, il se doit de respecter le droit français qui établit l'égalité salariale selon les sexes et qualifications: "À travail égal, salaire égal". Ainsi, l'employeur ne peut faire de différences salariales flagrantes entre un homme et une femme, pour le même statut professionnel. De même, si un salarié constate un écart important de rémunération entre lui et ses collègues pour la même activité, il peut se plaindre auprès de son supérieur. En cas de difficultés, il lui reste le recours au conseil de prud'hommes. En théorie, les règles existent, mais dans les faits, il est souvent long et compliqué de prouver ces irrégularités salariales.

Comment obtenir une augmentation de salaire?

L'employeur jouit donc d'une grande flexibilité sur le montant des salaires de ses employés et sur leur revalorisation. Mais s'il impose des salaires trop bas ou inadaptés par rapport aux qualifications de ses employés, il sera confronté à des difficultés professionnelles: manque de motivation, baisse de la productivité, démissions, conflits... C'est pourquoi la plupart des entreprises prévoient des augmentations des salaires par rapport à l'ancienneté et à la grille de statuts professionnels.

Un salarié a aussi le choix de la concertation individuelle pour demander une augmentation de salaire. Ce dernier doit alors affûter ses arguments, comme mettre en valeur ses réussites par rapport aux autres, et valoriser sa différence, surtout dans un milieu très concurrentiel. Il peut aussi miser sur son réseau professionnel au sein de l'entreprise. La concertation individuelle peut parfois se transformer en deal, avec un accord mutuel sur les objectifs à atteindre et sur une récompense par la revalorisation du salaire. Il existe des pistes variées pour obtenir une augmentation de salaire. L'employé peut aussi démontrer que son salaire est trop bas par rapport à la moyenne du marché professionnel.

L'autre recours qui permet de négocier une augmentation de salaire consiste à employer la concertation collective. La NAO (Négociation annuelle obligatoire) impose à un employeur de se concerter avec les délégués syndicaux. Le sujet porte sur l'augmentation des salaires de tous les employés. Les salariés disposent ainsi de certains leviers pour obtenir une augmentation de salaire.

(Par la rédaction de l’agence hREF)

Qui est concerné par la hausse des salaires ?

Depuis le premier juillet, tous les salariés travaillant pour un employeur privé ou un établissement public peuvent être concernés par la nouvelle prime Macron. Pour cela, il faut gagner moins de 5 036 euros brut par mois, soit moins de trois fois le Smic.

Est

La loi ne prévoit aucune obligation d'augmentation de salaire automatique. Accepter une demande d'augmentation de salaire est donc facultatif sauf si la rémunération du salarié est inférieure au montant de la revalorisation du Smic ou des minimas prévus par la convention collective applicable au sein de l'entreprise.

Est

Contrairement aux idées reçues, l'augmentation du SMIC n'entraîne pas forcément l'augmentation des salaires. Si votre rémunération est égale au salaire minimum, alors le relèvement du SMIC a pour effet de rendre votre rémunération inférieure au minimum légal.

Pourquoi je n'ai pas d'augmentation de salaire ?

L'employeur refuse de m'accorder une augmentation : est-ce légal ? L'employeur n'est pas tenu par un texte de loi ou une norme juridique, de faire bénéficier aux salariés d'une augmentation, sur leur demande. Pour autant, la fixation du salaire et son évolution sont encadrées par des normes juridiques.