Réchauffement climatique et PIB

Le changement climatique est l'un des grands défis de notre époque au niveau mondial. Ses répercussions environnementales et socio-économiques sont croissantes et pèsent lourdement sur l'agenda international actuel et sur l'élaboration des politiques publiques nationales. Ses effets peuvent toutefois varier considérablement en fonction du niveau de développement économique, les pays à revenu faible ou intermédiaire supportant un coût disproportionné car ils sont touchés par un rythme plus rapide du changement climatique, et notamment par la hausse des températures, malgré leur contribution marginale aux flux et surtout au stock de gaz à effet de serre émis. Ils doivent donc faire des efforts d’adaptation importants tout en contribuant à l’atténuation. Cela peut impliquer des priorités différentes entre les politiques d'atténuation et d'adaptation, notamment en mettant en œuvre des politiques qui favorisent une croissance économique rapide. Il s'agit en effet à la fois d'assurer la convergence économique avec les pays développés et de contribuer à la réalisation des objectifs du développement durable. Ces dilemmes politiques et le risque d'échec de l'action collective en découlant ont été reconnus par l'Accord de Paris sur le climat de 2015, qui prévoit des engagements de transfert annuel des économies avancées vers les pays en développement à hauteur de 100 milliards de dollars US.

La littérature récente, en plein essor, qui relie les températures et les précipitations à la croissance de la production indique déjà un effet négatif sur la croissance économique dans la grande majorité des pays développés et en développement (Dell et al., 2012, 2014, Acevedo et al., 2020, Kahn et al., 2019), avec de possibles effets non linéaires d’accélération et cumulatifs (Burke et al., 2015b). En raison des caractéristiques distinctes des pays à revenu faible et intermédiaire (croissance démographique plus élevée, niveaux de développement et de résilience plus faibles, qualité institutionnelle moindre), l'impact du climat sur la croissance économique (ou sur le développement, en considérant le PIB par habitant) peut toutefois différer sensiblement de ce qui est observé dans les pays à revenu élevé, tant en termes de portée que de mécanismes de transmission.

À l'aide de données de panel couvrant 126 pays à revenu faible et intermédiaire sur la période 1960-2017, nous constatons que des écarts de température positifs et durables par rapport à leurs normes historiques ont un effet négatif sur la croissance économique et la croissance du PIB par habitant, et que cet effet est non linéaire et tend ainsi à s’accélérer avec la hausse des températures. Une augmentation prolongée de la température de 1°C fait baisser la croissance annuelle du PIB réel par habitant de 0,74 à 1,52 point de pourcentage, quel que soit le niveau de développement.

Nous constatons également que le réchauffement climatique augmente la part relative de la consommation privée au détriment de celle de l'investissement, reflétant potentiellement des contraintes de subsistance plus strictes dans un contexte de baisse de la production et de la croissance potentielle, conduisant à accroitre les retards en termes de développement. La part de la valeur ajoutée agricole dans le PIB augmente au détriment de la valeur ajoutée industrielle, malgré une baisse du rythme de la production agricole, ce qui conduit à un renforcement potentiel du "problème alimentaire" : les pays à faible revenu doivent consacrer une part plus importante de leurs ressources à la production alimentaire afin de répondre à leurs besoins de subsistance. La décomposition du PIB par secteurs et par composantes de la demande indique une évolution vers des gains à court terme au détriment de la diversification économique et de la prospérité future.

Le réchauffement climatique constitue un piège à pauvreté qui menace les gains de niveau de vie, en particulier depuis le début du 21e siècle. Il contraint à des efforts encore plus grands en termes d'adaptation au changement climatique dans les pays en développement, particulièrement dans les pays aux niveaux de revenus les plus faibles en raison de leur faible résilience et de leur forte vulnérabilité socioéconomique.

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"Changements climatiques : l’Afrique paiera au prix fort la dette des pays industrialisés", 24août 2018

Sécheresses prolongées, vagues de chaleur fréquentes, désertification rampante, tempêtes dévastatrices, perturbation des précipitations, montées des océans...Les phénomènes extrêmes liés au changement climatique pourraient amputer le PIB de l’Afrique de 2 à 4 % d’ici 2040 et de 10 à 25 % en 2100. Le continent, qui contribue pour moins de 4 % aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, paiera l’addition des pays industrialisés, au risque de voir ses rêves d’émergence anéantis...Si les émissions et concentrations gardaient leur trajectoire actuelle, le réchauffement pourrait atteindre 4 °C. Dans les deux cas, la planète se dirige donc vers un réchauffement de plus de 3°C par rapport à l'ère préindustrielle, avec son lot annoncé de phénomènes climatiques extrêmes comme...Les conséquences du dérèglement climatique...concernent de plus en plus [aussi] la sphère économique. Dès 2006, un rapport publié par le ministère des Finances britannique...a évalué le coût de l’inaction contre le changement climatique à entre 5 % et 20 % du PIB mondial par an d’ici à l’horizon 2050 !...l'organisation humanitaire DARA a estimé que le réchauffement climatique pourrait faire baisser de 3,2% du PIB mondial d’ici 2030 si rien n'est fait pour décarboniser l'économie à l’échelle planétaire...les effets du réchauffement seront géographiquement inégaux...l'Afrique est l’une des régions du monde qui seront les plus durement touchées par les conséquences économiques du changement climatique fait déjà consensus. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le dérèglement du climat pourrait induire une baisse du PIB ce continent de l’ordre de 2 à 4 % d’ici 2040 et entre 10 à 25 % d’ici 2100...L’agriculture et les industries extractives [seraient] en tête des secteurs vulnérable...[Elles]...représentent 60% de ce recul... La baisse des exportations découlant de l’augmentation des températures se situera cependant à 0,1% en Europe, 1% en Amérique du Nord et de 1,6% en Asie de l’Est...Le PNUE a révélé...que l'augmentation des sécheresses peut réduire sensiblement le rendement des cultures en Afrique. « Un réchauffement d’environ 2 °C entraînerait une réduction de 10% du rendement agricole total en Afrique subsaharienne d’ici 2050; un réchauffement supérieur (plus probable) pourrait porter ce chiffre à 15 ou 20%», souligne...[le PNUE]...

Comment le changement climatique affecté l economie ?

Selon différentes études, les changements climatiques mèneront à : un ralentissement de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté, une érosion de la sécurité alimentaire.

Quel est le lien entre la croissance économique et le réchauffement climatique ?

Or la croissance économique, dans sa forme actuelle, nuit à l'environnement : elle épuise le capital naturel en détruisant des ressources non renouvelables comme les matières premières, les sources d'énergie. Elle dégrade les écosystèmes, appauvrit la biodiversité et perturbe le climat.

Quels sont les impactés du réchauffement climatique ?

Hausse des températures, vagues de chaleur, précipitations et sécheresses extrêmes… Face aux impacts du changement climatique, l'adaptation est une nécessité pour protéger les personnes, les biens et les activités économiques, mais c'est aussi une opportunité.

Pourquoi le réchauffement climatique est un problème économique ?

Les secteurs touchés économiquement par le réchauffement climatique relèvent aussi bien du secteur marchand comme l'agriculture, la gestion de l'eau et la demande en énergie, le tourisme et l'industrie de l'assurance, que non marchand, comme l'érosion côtière, la biodiversité et la santé.