Pourquoi je perd de largent en accident de travail

Pourquoi je perd de largent en accident de travail

La reconnaissance d’un accident ou d’une maladie professionnelle ouvre droit à une indemnisation spécifique : soins gratuits, indemnités journalières en cas d’arrêt de travail, rente lorsque la capacité de travail est diminuée. Cette couverture, large, concerne tous les salariés, y compris pendant leur période d’essai. Elle s’étend aux allocataires du RSA pendant leurs activités d’insertion, aux chômeurs participant à des actions de recherche d’emploi prescrites par Pôle emploi, aux élèves de l’enseignement technique et professionnel et aux étudiants pour les accidents survenus au cours de cet enseignement ou lors des stages.

Les définitions des accidents du travail et des maladies professionnelles

Une maladie ou un accident survenu dans un cadre professionnel ouvre des droits à sa prise en charge et à l’indemnisation des dommages qui en découlent. En conséquence, leur reconnaissance répond à un contexte précis.

Qu'est-ce qu'un accident du travail ?

Un accident du travail est défini comme celui qui survient pendant le travail (y compris les pauses) et sur le lieu de travail alors que le salarié est sous l’autorité de l’employeur (article L. 411-1 du Code de la Sécurité sociale et, notamment, arrêt de la Cour de cassation, chambre sociale, 2 avril 2003, n° 00-21.768). Il peut survenir dans l’enceinte de l’entreprise (parking, cantine), ou lorsque le salarié est en déplacement professionnel à la demande de l’employeur. L’accident doit avoir causé une lésion corporelle ou psychologique (certains cas de dépression nerveuse sont reconnus). Tous les salariés en bénéficient, quel que soit leur contrat de travail (CDI, CDD, travail temporaire...).

Qu'est-ce qu'un accident de trajet ?

L’accident de trajet survient à un salarié pendant le parcours aller ou retour entre sa résidence principale ou secondaire et son lieu de travail, ou entre l’entreprise et le lieu habituel où il prend ses repas. Si le trajet est interrompu ou modifié pour un motif lié aux nécessités de la vie courante (achat d’aliments, de médicaments, démarches administratives), le salarié reste protégé s’il est victime d’un accident. En revanche, il ne l’est plus s’il se détourne de son trajet pour un motif personnel (rendre visite à un ami). Les accidents qui interviennent dans le cadre d’un covoiturage régulier répondent à la définition des accidents de trajet.

Qu'est-ce qu'une maladie professionnelle ?

Est présumée professionnelle la maladie inscrite dans l’un des tableaux répertoriant ces maladies. Le salarié doit justifier qu'il a été exposé de façon habituelle au risque de la maladie. Une maladie peut également être reconnue professionnelle par recours à une expertise individuelle, confiée à un Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles, dans deux hypothèses : la maladie dont se plaint le salarié figure bien dans un tableau, mais il ne remplit pas toutes les conditions décrites ; la maladie n’est pas désignée dans un tableau, mais elle a été directement et essentiellement causée par le travail habituel du salarié et a entraîné son décès ou une incapacité permanente de travail d’au moins 25 %. Régulièrement mis à jour, ces tableaux figurent en annexe du Code de la Sécurité sociale.

Accident du travail, maladie professionnelle : les déclarations obligatoires

La procédure de déclaration diffère selon que le salarié est victime d’un accident ou souffre d’une maladie professionnelle. À noter qu'un intérimaire doit effectuer une déclaration auprès de la société "utilisatrice" et auprès de son entreprise de travail temporaire, son employeur, dans les 24 heures suivant l'accident.

Les démarches en cas d'accident de travail ou de trajet

Après un accident du travail ou de trajet, la victime informe son employeur dans la journée et au plus tard dans les 24 heures, de vive voix sur le lieu de l’accident, ou par lettre recommandée. L’employeur dispose de 48 heures (non compris les dimanches et jours fériés) pour informer la caisse primaire d’assurance-maladie. Parallèlement, il remet au salarié un formulaire (la feuille d’accident), qui lui permettra d’être indemnisé.

Si l’employeur n’effectue pas cette formalité déclarative importante, le salarié peut la réaliser lui-même avant la fin de la deuxième année qui suit l’accident. Dans le même temps, le salarié fait constater les conséquences de l’accident par le médecin de son choix à qui il demande de remplir un certificat médical. En cas d'arrêt de travail, il adresse le formulaire d'arrêt à son employeur.

Les démarches en cas de maladie professionnelle

La victime d’une maladie professionnelle a quinze jours à compter de l’arrêt de travail pour la déclarer à la CPAM. Le salarié qui ne respecte pas ce délai ne perd pas pour autant la possibilité de faire reconnaître le caractère professionnel de sa maladie.

Il peut déclarer la maladie à la CPAM dans les deux ans à partir de la date à laquelle il est informé par un certificat médical du lien possible entre sa maladie et une activité professionnelle. Un certificat médical établi par un médecin est joint à la déclaration. La caisse remet une feuille d’accident à la victime afin qu’elle puisse être indemnisée.

La décision de la CPAM

La CPAM statue sur le caractère professionnel de l'accident du travail dans les 30 jours qui suivent la date à laquelle elle a eu connaissance de la déclaration d’accident, ce délai pouvant être prolongé de deux mois. Elle dispose de trois mois (le cas échéant suivis d’une autre période de trois mois) s’il s’agit d’une maladie professionnelle. La caisse procède souvent à un examen de la victime par un médecin-conseil.

En cas de désaccord sur le caractère professionnel entre le médecin du salarié et le médecin-conseil, une expertise a lieu. La caisse doit informer l’assuré par lettre recommandée avec accusé de réception qu’elle prolonge le délai d’instruction. Si elle n’envoie pas de réponse à l’assuré par lettre recommandée avec avis de réception à l’issue de ce délai, le caractère professionnel est reconnu.

Maladie professionnelle ou accident du travail : les frais de santé sont couverts à 100 %

Lorsque la maladie ou l’accident est reconnu d’origine professionnelle, les dépenses de santé de la victime sont prises en charge à 100 % sur la base des tarifs de la Sécurité sociale. La victime ne procède pas à l’avance des frais, mais elle n’échappe pas aux franchises médicales. Cette prise en charge couvre les frais médicaux, pharmaceutiques, de chirurgie, de rééducation, les transports sanitaires médicalement justifiés...

Les frais d’hospitalisation sont également pris en charge à 100 % (sur la base du tarif de l’établissement public le plus proche) et la victime est dispensée du paiement du forfait journalier. Les prothèses dentaires et certains produits d'appareillage, inscrits sur la liste des produits pris en charge, sont couverts à 150 % par l'Assurance-maladie.

Le montant des indemnités journalières en cas d'arrêt de travail

Les indemnités journalières sont versées au salarié en arrêt de travail, dès le premier jour qui suit cet arrêt, jusqu’à la guérison, la consolidation de la blessure, l’attribution d’une rente ou son décès. Les indemnités journalières sont calculées sur la base du salaire brut perçu le mois avant le début de l'arrêt maladie divisé par 30,42. Ce salaire journalier de référence ne peut dépasser 343,07 euros par jour. Le calcul des indemnités journalières est différent après le 29e jour d'arrêt de travail.

La date de la guérison est fixée par la CPAM sur l’avis du médecin traitant.

Pendant les 28 premiers jours de son arrêt, le salarié perçoit60 % de son salaire journalier de base, dans la limite de 205,84 euros par jour (montant 2022).

À partir du 29e jour, les indemnités sont portées à 80 % du salaire journalier, les indemnités sont plafonnées à 274,46 euros par jour en 2022.

Les indemnités journalières versées en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle sont soumises à la CSG (6,2 %) et à la CRDS (O,5 %), et à l’impôt sur le revenu pour 50 % de leur montant.

De nombreuses conventions collectives prévoient le maintien total ou partiel du salaire par l’employeur. À défaut de convention, les salariés mensualisés ayant plus d’un an d’ancienneté dans l’entreprise reçoivent un complément de salaire identique à celui prévu en cas de maladie. Aucun délai de carence ne s’applique, sauf pour les accidents de trajet.

La rechute est indemnisée comme l’accident initial si la CPAM la prend en charge comme accident du travail.

L’indemnité en capital : pour les taux d'incapacité inférieurs à 10 %

À la fin des soins, le médecin traitant établit un certificat médical final. Si l’accident ou la maladie a diminué la capacité de travail du salarié, il indique que l’état de santé est "consolidé" c'est-à-dire que le salarié conserve des séquelles. Après avis du médecin-conseil, la CPAM fixe le taux d'incapacité permanente, informe le salarié de ce taux et du montant de la rente versée, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception.

Si la CPAM établit un taux d’incapacité inférieur à 10 %, le salarié obtient une indemnisation en capital, il reçoit une indemnité forfaitaire selon le taux d'incapacité. Voici les montants en vigueur depuis le 1er juillet 2022 :

Taux d'incapacité permanente Montant en €
1 % 443,98
2 % 721,65
3 % 1 054,54
4 % 1 664,44
5 % 2 108,55
6 % 2 607,94
7 % 3 162,58
8 % 3 773,19
9 % 4 439,00

Cette indemnité versée en une seule fois est exonérée de CGS et de CRDS et n'est pas soumise à l'impôt sur le revenu.

La rente d’incapacité permanente

Dès lors que le taux est fixé au-delà de 10 %, l’indemnisation donne lieu à une rente dont le montant est calculé en fonction du taux d’incapacité et du salaire annuel antérieur de la victime.

La fourchette de salaire annuel de référence pris en compte en 2022 est de 18 649,91 euros minimum à 149 199,28 euros maximum.

Pour déterminer le montant de la rente annuelle, le salaire annuel de la victime est pris en compte selon le barème suivant :

  • Si le salaire annuel est inférieur à 37 299,82 euros, il compte totalement pour le calcul
  • Si le salaire annuel est compris entre 37 299,82 et 149 199,28 euros, seul un tiers sera pris en compte pour le calcul.
  • Au-delà de 149 199,82 euros, pas de prise en compte.

Par ailleurs, le taux appliqué au salaire dépend de l’importance de l’invalidité :

  • il est retenu pour moitié jusqu’à 50 % ;
  • au-delà, il est affecté d’un coefficient de 1,5.

Ainsi, un taux d’incapacité de 30 % se traduit par un taux de rente de 15 %, une incapacité de 50 % par un taux de 25 % et une incapacité de 70 % à un taux de rente de 55 % [(50 : 2) + ((70-50) x 1,5)].

La rente fait l’objet d’un virement trimestriel lorsque le taux d’incapacité est inférieur à 50 %. À partir de 50 %, la rente est versée tous les mois.

Si un taux d’incapacité d’au moins 80 % est attribué à une victime, elle peut  bénéficier d'une « Prestation complémentaire pour recours à tierce personne » dont le montant est calculé les nombre d'actes de la vie quotidienne pour lesquels elle a besoin d'aide humaine.

La rente est révisée en cas d’amélioration ou d’aggravation de l’état de santé, à la demande du salarié ou à l’occasion d’un contrôle par le médecin-conseil.

Majoration de la rente en cas de faute inexcusable de l’employeur

Si l’accident ou la maladie sont dus à une faute inexcusable de l’employeur (il aurait dû avoir conscience du danger encouru par le salarié et n’a pas pris les mesures nécessaires), la rente est majorée et la victime peut demander la réparation du préjudice personnel (souffrances, esthétique…). Cette demande d'indemnisation et de réparation des préjudices est faire auprès de la CPAM qui engage une tentative de conciliation avec l’employeur. En cas d’échec, vous pouvez saisir le Pôle social du tribunal judiciaire (qui remplace le tribunal des affaires de sécurité sociale, supprimée en 2019), en remplissant le formulaire Cerfa n° 15980*03 "Requête aux fins de saisine du tribunal judiciaire en matière de contentieux de la sécurité sociale et de l’aide sociale".

La majoration de rente et la réparation du préjudice sont récupérées par la CPAM auprès de l’employeur. Cette action est très utile. Dans la plupart des cas, les tribunaux reconnaissent la faute de l’employeur ce qui permet d’augmenter l’indemnisation du salarié.

Plus d’infos sur les accidents du travail et les maladies professionnelles

  • Association des accidentés de la vie (anciennement Fédération nationale des accidents du travail et des handicapés, Fnath). 47, rue des Alliés 42 030 Saint-Etienne cedex 2. Tel : 04 77 49 42 42. Antenne Parisienne : 11 rue du Chemin Vert, 75011 Paris. Tél. : 01 49 23 84 00. www.fnath.org
  • Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva). Tour Altaïs, 1 place Aimé-Césaire, 93102 Montreuil Cedex. Tél. : 0801 90 24 94 (numéro gratuit). www.fiva.fr
  • Association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva). 8 rue Charles Pathé, 94300 Vincennes. Tél. : 01 49 57 90 95. www.andeva.fr

Est

Les indemnités journalières correspondent à 60 % de votre salaire journalier de référence. Le salaire journalier net correspond à 1/30,42 de votre salaire du mois précédent, diminué d'un taux forfaitaire de 21 %. Les indemnités journalières sont, au maximum, de 205,84 €.

Quelle perte de salaire en accident de travail ?

S'il remplit ces conditions d'attribution, le salarié accidenté a droit au maintien de salaire suivant : les 30 premiers jours d'arrêt : 90 % de la rémunération brute ; les 30 jours suivants : 2/3 de rémunération brute.

Pourquoi Perd

Cette rémunération est versée à l'assuré pour compenser la perte de revenus. En outre, le salarié victime d'un accident du travail et déclaré inapte à la reprise du travail ou ayant des séquelles consécutives à son accident, peut percevoir, sous conditions : Une indemnité temporaire d'inaptitude.

Qui paie le complément de salaire en accident de travail ?

En plus des indemnités journalières accident du travail, le salarié peut percevoir des indemnités complémentaires. Ces indemnités complémentaires sont versées par l'employeur sous conditions.