Chute de la Bourse ce jour

(BFM Bourse) - La Bourse de Paris continue d'enfoncer de nouveaux planchers. Ce lundi soir, le CAC 40 lâche 2,75%, sa plus forte baisse depuis le 10 mars dernier, et clôture sous les 6100 points. Depuis le début de l'année, l'indice phare tricolore abandonne ainsi plus de 15%.

Les investisseurs voient se dégrader rapidement les perspectives de croissance, à une période où l'impératif de lutte contre l'inflation ne permettra plus aux banques centrales de soutenir généreusement l'économie. Et un vent de panique se propage en Bourse. Le CAC 40 clôture ainsi ce lundi à -2,75% à 6.086,02 points dans un volume de 3,7 milliards d'euros échangés. L'indice vedette parisien n'avait pas connu pareille chute depuis le 10 mars dernier (-2,83%).

Le mouvement a emporté l'ensemble des places européennes, Francfort a cédé 2,15%, Londres 2,32%, Milan 2,74% et l'indice européen de référence, l'Eurostoxx 50 2,82%. Dans le même temps, les marchés américains n'étaient pas épargnés par la baisse. A Wall Street, le Nasdaq accélérait sa chute et pliait de 3,50% au moment de la clôture européenne, tandis que le Dow Jones perdait 1,58% et le S&P 500 2,43%. Du côté des cryptomonnaies, le Bitcoin flanchait à son niveau le plus bas depuis juillet 2021, autour des 32.000 dollars ce lundi vers 18h.

Un mouvement de panique alimenté par l'évolution des politiques monétaires

L’évolution future des politiques monétaires reste la plus grande inquiétude pour les investisseurs, souligne l'équipe de stratégistes de La Banque Postale Asset Management, ainsi que le possible danger d’une décélération de l’activité plus prononcée que prévue, voire l’éventualité d’une récession. Cette perspective a d'ailleurs gagné du terrain en fin de semaine avec la prévision de la banque d’Angleterre d’une chute du PIB de 0,25% en 2023, alors que l’inflation resterait très élevée. "La perspective d’une récession alors que l’inflation reculerait avec beaucoup de lenteur a contribué à faire baisser la presque totalité des classes d’actifs la semaine écoulée. Les taux d’intérêt ont fortement monté, baissant la valeur des obligations, alors que les bourses baissaient fortement. Il est probable que cette volatilité restera très présente".

Dans ce cadre, LBPAM estime que "la prudence doit l’emporter dans les allocations d’actifs". "Il nous semble qu’il est important de conserver une exposition très défensive en privilégiant toujours des valorisations raisonnables sur les actions devant les inquiétudes qui pèsent sur la croissance et la hausse des taux d’intérêt que nous venons de connaître. En même temps, il est important de souligner que les dernières données sur l’emploi américain pour le mois d’avril, continuent de confirmer la robustesse du marché du travail outre-Atlantique ce qui devrait soutenir la croissance pour encore un temps, même si ceci devrait conforter le resserrement rapide la politique monétaire entamée par la Fed".

85% des valeurs dans le rouge

Sans forte actualité du côté des entreprises, près de 85% des principales valeurs parisiennes s'affichent en repli, à nouveau sans tendance sectorielle marquée, les principales baisses revenant à des sociétés issues d'industries aussi différentes que les services de paiement (Worldline -4,87%) ou les valeurs technologiques (Dassault Systèmes -4,78%), le luxe et les cosmétiques (-3,67% pour L'Oréal) ou les infrastructures électriques et numériques du bâtiment (Schneider -4%). Les valeurs pétrolières ont également délaissées, TotalEnergies cédant 4,87% dans le sillage du repli de plus de 5% des cours de l'or noir sous la crainte d'un ralentissement de la demande chinoise.

Dans ce contexte peu engageant, le secteur de la santé semble retrouver de l'attrait pour son caractère défensif. Issu de Sanofi, le spécialiste de la production de principes actifs pharmaceutiques Euroapi en a profité, gagnant 2,1% pour sa deuxième séance alors que JPMorgan recommande chaudement le titre, qu'il juge très décoté par rapport à ses comparables. Un potentiel client (si ses projets en développement aboutissent à des médicaments), Adocia, a aussi été recherché ce lundi: la biotech lyonnaise a annoncé le démarrage d'un essai de phase 3 (dernière étape des essais cliniques avant une éventuelle commercialisation) pour son insuline d'absorption ultra-rapide en partenariat avec Tonghua Dongbao, premier producteur chinois d'insuline. L'action a grimpé de 4,55%. Eurofins Scientific de son côté a grappillé 0,3%.

Rare rescapée parmi les valeurs industrielles, Alstom a gagné 1,9%. L'autorité des transports du Baden-Württemberg a commandé au groupe français 130 rames de trains régionaux Coradia Stream pour 2,5 milliards d'euros, hors augmentation potentielle puisqu'une option a été posée pour aller jusqu'à 100 trains supplémentaires.

Les opérateurs misent également sur le dossier Ateme, qui signe une cinquième séance de hausse d'affilée, dans le sillage notamment du relèvement de son objectif de croissance pour l'exercice en cours à une fourchette comprise entre 15 et 20%. Le titre clôture en hausse de 4,63% à 14,02 euros.

Egalement parmi les rares progressions significatives, Europlasma a gagné plus de 10% après des résultats positifs dans le recyclage d'aluminium.

Après avoir grimpé vendredi jusqu'à un plus haut depuis début mars, les cours pétroliers se repliaient à 104 dollars pour le WTI (-5,93%) et 106,84 dollars pour le Brent (-5,64%), plombés par les craintes d'une chute de la demande d'or noir dans la foulée de mesures sanitaires en Chine pour lutter contre une résurgence de Covid-19.

Du côté des changes la zone des 1,05 dollar a une nouvelle fois servi de support à l'euro qui revenait vers 1,0570 dollar.

Sabrina Sadgui

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Pourquoi la bourse Baisse

Depuis mars 2020, nous subissons un confinement fragmenté. Dès le mois d'avril 2020, les bourses ont fortement chuté pour se ressaisir et atteindre des niveaux inégalés début 2021. Ceci sous l'impulsion de politiques économiques accommodantes et d'une reprise de la croissance.

Où en est la bourse aujourd'hui ?

Le CAC40 cash a clôturé la séance en baisse de 1,17 % à 5866,94 dans un volume de 2,824 MD€ mais a gagné 1,82% sur la semaine.

Pourquoi les actions sont en baisse ?

Les actifs boursiers comme les actions sont volatils. Leur fonctionnement : Ils montent, ils baissent. Souvent, une action chute parce que l'entreprise l'ayant émise traverse une mauvaise passe, par exemple accumulation de pertes, endettement monstre, fonte des capitaux propres, etc.

Comment va se comporter la bourse ?

La Bourse fonctionne comme tout autre marché. Les investisseurs décident de vendre leurs actions lorsqu'ils anticipent une baisse du cours et, à l'inverse, décident d'acheter une action lorsqu'ils anticipent une hausse de cours. Les cours de bourse varient quotidiennement en temps réel.